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« Libre de ne pas croire », une méditation de Daniele Zagara

25 novembre 2022

Le dimanche RADIO R vous propose une série d’émissions Célébration. Voici deux semaines, le pasteur Daniele Zagara, le producteur de ces émissions, a apporté cette méditation. A lire et à écouter ici.

 

Chaque année, pendant le mois de novembre, les Églises chrétiennes occidentales sont invitées à vivre dans l’unité avec l’Église du monde entier pour être solidaires des chrétiens qui ne jouissent pas de la même liberté. C’est le « Dimanche de l’Église persécutée », organisé notamment par l’association Portes Ouvertes. Proposé une fois par an, le Dimanche de l’Église persécutée encourage la solidarité par la prière.

Dans le monde, 360 millions de chrétiens sont actuellement fortement persécutés en raison de leur foi. Le témoignage des opprimés ne pourrait-il pas être une source d’inspiration et un modèle pour nous aussi ?

Aucun pays d’Europe ne figure dans la liste des 50 pays persécuteurs. Notre société, plus avancée en termes de protection de la liberté et des droits de l’homme et de la femme, nous propose toutefois assez régulièrement des occasions de réflexion sur les menaces qui peuvent peser sur nos libertés. Bien sûr, chez nous, les chrétiens ne sont pas mis à mort à cause de leur foi, ni jetés au fond d’un gouffre, bien que la liberté d’opinion soit parfois menacée et lourdement mise en danger.

 

La liberté d’opinion est le fondement de toute liberté

La liberté d’opinion est le fondement de toute liberté. Elle garantit à chaque individu de penser comme il le souhaite. La liberté d’opinion est supportée par la liberté d’expression. Par rapport à la foi, chacun est libre de ne pas croire ou de croire à ce qu’il souhaite, et l’exercice de ce droit ne doit pas empêcher l’exercice du même droit pour autrui. La difficulté de respecter les droits fondamentaux et la liberté de l’autre sont des problématiques qui appartiennent à la nature humaine dès son origine.
La première violation de la liberté religieuse, dans la Bible, s’est terminée par un fratricide, lorsque Caïn a tué son frère Abel. Caïn était vexé, car son acte de culte n’avait pas été apprécié par Dieu. Et plutôt que de réformer sa foi, il a préféré éliminer son frère.

 

La peur de la diversité

Souvent, à l’origine de ces violations de la liberté, il y a la peur de l’autre ou la peur de Dieu, de ce qu’on nous a appris de Dieu ou de ce que nous croyons connaître de lui. En fait, c’est la peur de la diversité, des diverses couleurs des opinions, et de la compétition. Tout cela peut nous mettre en porte-à-faux et, en final, nous risquons de prendre des décisions regrettables, qui divisent et fragilisent notre entourage et la société. Par exemple, sur internet, les autorités cherchent à contrarier la diffusion de fake news, et à interdire les contenus violents ou immoraux qui montrent l’être humain privé de sa dignité et dégradé de la manière la plus aberrante qui soit. Les parents sont obligés de placer des filtres pour protéger leurs enfants. Ils limitent la liberté d’accès pour favoriser le développement équilibré de leurs enfants et une bonne santé mentale. C’est le prix à payer pour rester libres, disent certains, mais ne serait-ce pas plutôt le prix à payer aux trafiquants de la dignité humaine ? Difficile d’interdire au nom de la liberté commerciale plutôt que de prioriser la liberté morale, n’est-ce pas ? C’est vrai ce n’est pas facile de gérer tout cela. Et moi je n’ai pas des recettes-miracles. Sauf vous rappeler certaines paroles de Jésus.

 

Violations de la liberté d’expression par les disciples

Même les disciples se sont embarqués dans une violation de la liberté d’expression. Dans l’évangile de Luc au chapitre 9, il est écrit : « Jean prit la parole et dit : ‘Maître, nous avons vu quelqu’un chasser des démons en ton nom et nous l’en avons empêché, parce qu’il ne nous suit pas.’ ‘Ne l’en empêchez pas, lui répondit Jésus, car celui qui n’est pas contre nous est pour nous’ » (Luc 9.49-50).

Le souci du disciple Jean est alimenté par le fait que ce « quelqu’un » n’était pas du groupe des amis de Jésus. « Il n’est pas des nôtres, se dit-il, donc il lui faut interdire d’agir. » L’analyse faite par Jean ne se fonde pas sur une croyance particulière ni sur le comportement de l’individu, car chasser des démons au nom de Jésus est tout à fait cohérent avec les enseignements et l’action que Jésus demandait à ses disciples. Jean met en évidence le manque présumé d’adhésion et d’appartenance au groupe, d’où la décision de lui interdire de chasser les démons. Par cela, Jean croit défendre un droit exclusif à produire des délivrances et revendique un emploi contrôlé du nom de Jésus. Sans trop se soucier des besoins des personnes qui auraient pu être guéries.

 

Qui n’est pas contre nous est pour nous

La réaction de Jésus exprime une autre perspective que celle envisagée par ses disciples. Jésus affirme : « Celui qui n’est pas contre nous est pour nous. » Ces paroles encouragent l’accueil et une approche bienveillante vis-à-vis de ceux que nous ne connaissons pas. Dans la rencontre de la diversité et de l’inconnu, Jésus préfère avancer en envisageant le positif. En l’absence d’opposition explicite et directe contre nous, il faut accepter que la personne soit en notre faveur. S’il n’est pas contre nous, il est pour nous.

Il me semble, que le principe clé énoncé par Jésus précise deux attitudes nécessaires aux bonnes relations : l’acceptation et le bien-être des deux parties.

 

Un jeune homme égaré

Récemment j’ai été appelé à accompagner un jeune homme qui s’est un peu égaré sur la route de son avenir. Sa situation est très difficile. Ses relations familiales sont fragilisées voire inexistantes. Son cursus académique est insatisfaisant. Il a un important patrimoine à gérer et déploie un projet de vie qui a de la peine à se définir. Bref, ce jeune homme est dans le chaos. Pendant nos entretiens, j’ai pu apprécier son intelligence et sa capacité d’analyse. Il est conscient de son état et accepte ses responsabilités. A plusieurs reprises il m’a avoué son regret d’avoir fait usage de substances qui l’ont lourdement déstabilisé. Avec la tête dans ses mains il me dit : « Je voudrais cesser de fumer, mais je n’y arrive pas. »

A la suite de ces rencontres je me suis demandé pourquoi certaines substances sont complètement légalisées, alors qu’elles sont nuisibles à notre bien-être ? En Suisse, le tabagisme cause 9500 décès par an, ce qui correspond à 26 personnes par jour et à 15 % de tous les décès. En France, trois personnes sur dix fument : un chiffre plus élevé que dans la plupart des pays voisins. Et chaque année, 75 000 personnes meurent des conséquences du tabagisme, ce qui en fait la première cause de décès évitables. Ce manque de respect pour la vie et pour la bonne santé me semble incompréhensible. Ou plutôt, ne faudrait-il pas dire qu’on n’a pas envie de comprendre ?

 

Libre de ne pas croire

Aujourd’hui des forces manipulatrices cherchent à nous faire acheter ce dont nous n’avons pas forcément besoin. Et si vous n’avez pas ce besoin, on vous pousse à le resentir et finalement vous cédez et vous achetez. Des forces manipulatrices cherchent à orienter aussi les croyances et la foi. De nouvelles interprétations bibliques sont défendues au nom d’une société qui change et à cause du fait que Dieu aurait mis à jour sa volonté. Le danger est encore là. Une fois de plus, l’expérience de Caïn se répète. Plutôt que de réformer la relation avec Dieu, on tue le frère en croyant pouvoir obliger Dieu à changer sa volonté. Personne n’est à l’abri mais tout le monde peut se défendre et se protéger. Comment ? Tout simplement : restez libres, soyez libres, vivez libres. Agissez pour le bien-être d’autrui, évitez toute opposition, vivez en paix avec tous.

Vous êtes libre de ne pas croire ou de croire à ce que vous souhaitez. Les chrétiens, même sous la persécution, savent qu’ils représentent une grande bénédiction pour les personnes qui les entourent. Et si vous croisez un chrétien, n’hésitez pas à lui demander de vous bénir ; et si vous êtes un chrétien, ne gardez pas pour vous les bénédictions que Dieu vous a confiées.

« Si vous êtes insultés pour le nom du Christ, heureux êtes-vous, car l’Esprit glorieux, l’Esprit de Dieu, repose sur vous ! » (1 Pierre 4:16 NBS).

Daniele Zagara

 

 


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