Dignity, revivre après des violences sexuelles
16 mai 2024
Produtrice du film Dignity : de l’ombre à la lumière, Margarita Fugger-Heesen en dévoile la genèse aux côtés de Yaëlle Frei, l’une des protagonistes de ce documentaire consacré à la restauration des personnes victimes de violences sexuelles *.
Le processus de restauration intérieure d’une personne victime de violences sexuelles, Margarita Fugger-Heesen et Yaëlle Frei l’ont toutes deux très à cœur. Ayant subi des abus dans son enfance, Yaëlle n’a pu en parler que plusieurs années après les événements traumatiques. Elle a accepté d’en témoigner dans le film Dignity : de l’ombre à la lumière : « Je savais que ce documentaire allait être bienveillant, confie-t-elle. Pas assez de personnes osent témoigner à haute voix de ce qu’elles ont vécu. J’ai envie d’être une voix pour celles qui n’ont pas de courage ». Quant à Margarita Fugger-Heesen, c’est autant dans le cadre de son travail de psychologue que dans ses cours et stages de danse orientale (elle a fondé la compagnie Simra Dance) qu’elle s’est aperçue du nombre important de femmes ayant un vécu traumatique lié à un abus sexuel : « Les statistiques sont écrasantes. Tant de personnes n’en parlent pas et restent ainsi isolées ! Face à cela, je me suis demandée comment les rejoindre. Je sais que le processus de restauration intérieure est très long, mais c’est possible de revivre après avoir subi des violences sexuelles. C’est là que l’idée de ce film documentaire est née. Je voulais donner une impulsion de vie, pour que ces personnes puissent oser demander de l’aide ».
Dans le documentaire Dignity : de l’ombre à la lumière, l’illustration du processus de restauration et de guérison intérieure passe non seulement par le témoignage des deux femmes et de l’homme qui relatent leur vécu, mais aussi par l’art. « Pour moi, c’était important de le montrer par la danse et par le kintsugi, ce long procédé de réparation d’une céramique brisée au moyen d’une laque saupoudrée de poudre d’or. Je trouve que c’est une belle représentation de ce que Dieu fait à l’intérieur de nous, dans chacune de nos vies. L’art nous touche et nous apporte un message de beauté là où les paroles ne suffisent pas forcément », explique Margarita. Yaëlle acquiesce ; interdite de parole par son abuseur, elle s’était renfermée sur elle-même : « J’étais devenue quelqu’un de très timide. Mais par le chant, par la voix, tout s’est ouvert à nouveau. J’ai été libérée. Maintenant, quand je suis sur une scène, je me sens bien, je me sens à ma place. Je peux prendre ma place et utiliser ma voix. C’est une belle victoire », reconnaît cette jeune femme dotée d’une voix d’or.
* Photo de l’article : Yaëlle Frei (à gauche) et Margarita Fugger-Heesen (à droite)
Pour oeuvrer à des relations affectives saines et favoriser une vie sexuelle authentique et épanouissante, Yaëlle et son mari Nicolas Frei ont fondé l’association Innocence
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