«Le foot, oui, mais d’abord la liberté!» par Rébecca Reymond de Portes Ouvertes

Rébecca Reymond, la chargée de communication de l’ONG Portes Ouvertes, intervient cette semaine dans les chroniques d’« Un R d’Actu du Vendredi ». Elle y parle du Qatar… et du Mondial de foot qui s’y prépare. Et de la liberté de conscience et de religion bafouée des chrétiens sur place ! A lire et à écouter ici !

Il ne vous aura pas échappé que dans quelques jours débutera la Coupe du monde de foot au Qatar. Je ne vais pas ajouter mon avis à la liste des arguments en faveur du boycott ou non de cette manifestation. J’aimerais attirer votre attention ailleurs et parler avec vous de libertés. Le Qatar, c’est un pays qui ne prend pas soin des libertés individuelles, et où croire en Jésus provoque d’autres réactions que les applaudissements de l’entourage !

 

Y a-t-il des chrétiens au Qatar ?

Bon, vous me direz :

— Déjà, est-ce qu’il y a des chrétiens au Qatar ?

La réponse est :

— Oui, de nombreux chrétiens. Près de 10% de la population !

Ces 300’000 personnes sont… des travailleurs immigrés, asiatiques pour la plupart, des Occidentaux aussi, et il y a quelques rares autochtones. C’est pour eux qu’il faut s’inquiéter le plus. Surveillés par la police, interdits de rassemblements religieux par les lois de leur pays… c’est au final souvent de leur propre famille qu’ils ont le plus à craindre.

Dans la culture arabo-musulmane, lorsqu’une personne devient chrétienne, premièrement, elle trahit la foi islamique et devient un apostat. Un crime qui est puni, au Qatar ! Secundo, elle est la honte de sa famille, qui coupe tous les liens avec elle et fait pression, parfois en agressant le nouveau converti, pour que la personne renie sa foi.

 

Les « Dimanches de l’Eglise persécutée » : 13 et 20 novembre

Ce dimanche et le 20 novembre prochain, c’est le « Dimanche de l’Eglise persécutée ». Le Réseau évangélique suisse encourage les chrétiens à prier pour trois pays dans lesquels les chrétiens subissent des violences ou sont mis sous pression parce qu’ils sont chrétiens. Cette année, il s’agit de l’Afghanistan, de la Colombie… et du Qatar !

Priez pour ces chrétiens qui ne sont pas libres de croire en Jésus ! Simplement PRIER peut paraître une réponse bien petite par rapport à la situation. Mais, c’est souvent la première chose qu’ils nous demandent de faire lorsque nous avons le privilège de les rencontrer. « Si je suis toujours chrétien, si j’ai pu pardonner à mes agresseurs, si je ne suis pas devenu fou en prison, partagent-ils, c’est parce que je savais que des personnes comme vous priaient pour moi. »

 

Proximité et réciprocité

Bien sûr, tout le monde ne connaît pas personnellement un pasteur colombien menacé de mort par les narcotrafiquants. Et l’expression « Loin des yeux, loin du cœur » pourrait s’appliquer à notre relation aux chrétiens persécutés. Leurs réalités et leurs défis ne sont pas les nôtres.

Et pourtant, personnellement, je me sens extrêmement proche de ceux pour qui se réunir pour un culte ou posséder une bible ne va pas de soi. Prier pour les chrétiens persécutés, c’est : « Se réjouir avec ceux qui se réjouissent et pleurer avec ceux qui pleurent. » On le lit dans la Bible. Ça développe la compassion et nous décentre de nos propres inquiétudes. Et même, souvent, ces frères et sœurs qui sont confrontés jour après jour à l’opposition et à la peur, et qui restent dans une attitude d’espérance, de confiance en Dieu, nous inspirent dans notre propre vie de chrétien.

Alors, ce dimanche ou le 20 novembre, expérimentez cette connexion qui dépasse les frontières et les cultures. Rejoignez une Eglise qui participe au « Dimanche de l’Eglise persécutée ».

Si vous aimez le foot comme moi, alors, pendant les mi-temps des matchs du Mondial, priez pour les chrétiens qataris ! Afin qu’eux aussi puissent jouer… un jour, dans la ligue des chrétiens libres de vivre leur foi, comme nous !

Prenez soin de vous et chérissez votre liberté de croire en Jésus !

Rébecca Reymond

Le site du « Dimanche de l’Eglise persécutée ».

Ecouter la chronique de Rébecca Reymond dans « Un R d’Actu » sur Radio R :