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Loi sur l’enseignement privé vaudois : Marcel Paris d’Edenpark plaide pour le respect de la diversité des écoles

27 août 2021

Le canton de Vaud a mis en consultation mi-juillet un « Avant-projet de révision de la loi sur l’enseignement privé ». Sept écoles chrétiennes de sensibilité évangélique sont directement concernées par cette consultation. Avec comme délai de réaction : le 5 septembre.

Dans le cadre de l’émission « Un R d’actu » sur Radio R, Marcel Paris, directeur de l’école Edenpark à Yverdon-les-Bains, s’étonne d’une consultation qui court pendant que les écoles sont fermées et les prof et élèves en vacances. Néanmoins, ce directeur, qui est aussi avocat, fait à mauvaise fortune bon cœur et salue cette révision, parce que la loi actuelle date de 1984 et qu’« il est bon d’en faire une révision pour mettre les choses à jour. Nous avons besoin d’un cadre clair pour savoir où nous allons », ajoute-t-il.

Viabilité économique : l’arsenal juridique actuel suffit

Marcel Paris émet toutefois deux réserves en ce qui, dans cet avant-projet de révision, concerne les écoles privées. Tout d’abord le fait que l’Etat de Vaud souhaite contrôler la viabilité économique des écoles privées. Pour le directeur d’Edenpark, il y a là une réaction exagérée à la fermeture de l’école GEMS à Etoy en 2019 et à l’embarras occasionné par le fait de devoir enclasser dans l’école publique un nombre important d’élèves supplémentaires. « Les écoles privées sont des entreprises à part entière, explique l’avocat. De notre point de vue, elles doivent bénéficier d’une pleine liberté économique. » Selon lui, la législation helvétique dispose de suffisamment de mécanismes légaux pour s’assurer que ces entreprises sont viables. « L’école Edenpark s’appuie sur une fondation soumise à un contrôle financier étatique, ce qui signifie que le souci de l’Etat n’a pas lieu d’être. »

Quelle reprise des programmes officiels ?

La deuxième réserve de Marcel Paris touche à la limitation de la liberté pédagogique. Que faut-il comprendre lorsque la loi demande que le programme scolaire d’une école privée « prenne en compte les programmes officiels » ? Comme Edenpark est une école alternative avec pour l’essentiel des « clients » de la région, la question se pose différemment que pour les écoles internationales pour lesquelles cela ne veut rien dire de suivre le Plan d’études romand (PER). « D’un point de vue pédagogique et entrepreneurial, ajoute Marcel Paris, il ne s’agit pas de faire comme l’école publique, mais d’offrir une vraie alternative, soit d’avoir la capacité d’innover. L’apport des écoles privées à la société, c’est d’être de petites structures agiles, qui peuvent apprendre plus vite et faire des essais… » Depuis quelques années maintenant, l’école Edenpark propose à certaines classes deux fois par mois l’école à la forêt. Que le temps soit beau ou mauvais, les élèves apprennent à affronter les éléments et à développer des capacités d’adaptation, parfois dans des environnements hostiles. A l’heure de la crise climatique, c’est aussi pour eux, via l’apprentissages d’éléments de sciences naturelles, de biologie et de chimie, l’occasion de développer un respect nouveau pour la nature et la biodiversité.

Préserver la liberté de développer un autre projet de société

A la question de savoir pourquoi l’avant-projet de loi sur l’enseignement privé mentionne comme motif premier à cette révision : « protéger l’enfance et la jeunesse contre les emprises religieuses ou sectaires mettant en cause les chances d’intégration sociale, le droit à la liberté sexuelle et le libre choix du partenaire de vie », Marcel Paris relève qu’« aucun projet pédagogique n’est neutre et qu’il a donc forcément un programme. Là, il est clairement annoncé. Finalement, c’est bien, parce que l’on sait à quoi s’en tenir ! » souligne-t-il. Pour le directeur-avocat, pareille formulation donne l’impression « de faire des catégories et de stigmatiser certains milieux dont nous pourrions faire partie ». Ce qui est important pour lui, c’est qu’à l’heure où la diversité est valorisée, une diversité de points de vue par rapport aux questions de genres et de sexualité puisse aussi s’exprimer. « C’est un des grands enjeux de notre société, conclut Marcel Paris : préserver la liberté de développer un projet de société qui ne soit pas foncièrement le même que celui de l’Etat, et qui puisse coexister avec celui de l’école publique. »

Serge Carrel

Journaliste Radio R

La page du site de l’Etat de Vaud avec le « Rapport explicatif et l’avant-projet de loi modifiant la loi du 12 juin 1984 sur l’enseignement privé » et le questionnaire pour répondre à la consultation.

https://www.vd.ch/toutes-les-actualites/consultations/

 Ecouter l’interview de Marcel Paris, directeur de l’école Edenpark et avocat.


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