Un peu de foi, c’est suffisant
2 août 2024
Etes-vous dans l’abondance ou dans la pénurie ? Soit nous avons trop, soit trop peu… Mais en matière de foi en Dieu, quand on a peu, c’est déjà suffisant ! Démonstration par le pasteur Daniele Zagara, dans l’émission Célébration.
Aujourd’hui, parlons d’abondance et de pénurie ! Bien sûr, tout dépend de quoi il s’agit ; soit nous avons trop, soit trop peu. Pensez à votre cave ou à votre galetas ! Ils sont souvent si pleins à craquer que parfois, vous doutez de réussir à les fermer à clé. En revanche, le réservoir de votre voiture semble toujours être vide… Et votre frigo? On dirait qu’il fait un régime de produits intéressants… Vous ouvrez la porte, vous regardez et rien ne vous fait envie. II est vide de choses appétissantes. Alors que vous aimeriez vous relaxer un moment devant l’écran, vous stressez pour tout le temps que ça vous prend pour trouver un bon programme télé. Il y a des milliers de séries et de films, mais il semblerait qu’on ait oublié de diffuser vos préférés. Cette dichotomie se répète souvent au fil de nos journées et elle s’exprime assez bien dans la météo : jusque là, trop de pluie… et peu d’été !
Finalement, ce qui nous caractérise dans notre quotidien, c’est la capacité, voire la nécessité de devoir tout mesurer. Il y a assez, trop, trop peu, rien, la moitié, c’est plein, c’est vide, etc. Nous mesurons aussi nos sentiments. La réponse positive à la question “Tu m’aimes ?” ne paraît pas assez satisfaisante sans y ajouter un adverbe de quantité : “beaucoup”. Tout est compté, tout est quantifié. Et la foi n’y échappe pas non plus.
C’est souvent dans ce domaine que se développent des frustrations ; déjà parce n’avons pas d’instruments adaptés pour une mensuration de la foi. Même si nous donnons à notre foi des évaluations approximatives -et parfois à celle des autres- le doute règne. Si nous sommes dans l’attente d’une réponse de la part de Dieu, que le temps passe et que le silence perdure, on pourrait croire que le silence de Dieu est dû à la petitesse de notre foi. Cette théorie peut nous faire beaucoup de mal, surtout si on nous dit, par exemple, que Dieu n’intervient pas parce que nous n’avons pas assez de foi. On nous dira que même Jésus a décrit ses disciples comment étant « des gens de peu de foi ». Et qu’il a souhaité que nous ayons au moins autant de foi de la taille d’une graine de sénevé.En relisant l’expression de Jésus “peu de foi”, j’ai été touché… J’aimerais vous faire part de ce que j’ai compris.
Explications en quatre courtes histoires
L’expression “peu de foi” se trouve quatre fois dans l’évangile de Matthieu et elle n’est reprise qu’une seule fois par Luc, dans son évangile. La première fois qu’elle apparaît, c’est dans le chapitre 6 au verset 30, après que Jésus a argumenté sur le besoin de se nourrir, de s’habiller, et de l’inquiétude qui peut envahir l’esprit de ses amis. Il leur dit :
Dans cette situation, Jésus reproche à ses disciples d’avoir peu de foi et que c’est la raison pour laquelle ils ont crié : Seigneur réveille-toi, nous sommes en train de mourir ! Oui, en effet, ils ont eu peu de foi. Mais c’était suffisant pour que Jésus intervienne et les sauve. Peu de foi, c’est suffisant.
Même marcher sur l’eau !
La troisième lecture se trouve au chapitre 14: Jésus rejoint ses disciples en marchant sur les eaux du lac. Après avoir été rassuré que ce n’était pas un fantôme, Pierre demande à Jésus s’il peut le rejoindre sur l’eau :
Jésus lui dit: «Viens!» Pierre sortit de la barque et marcha sur l’eau pour aller vers Jésus, mais, voyant que le vent était fort, il eut peur et, comme il commençait à s’enfoncer, il s’écria: «Seigneur, sauve-moi!» Aussitôt Jésus tendit la main, l’empoigna et lui dit: «Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté?» Ils montèrent dans la barque, et le vent tomba. Ceux qui étaient dans la barque vinrent se prosterner devant Jésus en disant: «Tu es vraiment le Fils de Dieu.»
C’est incroyable, n’est-ce pas ?! Le doute est la négation de la foi, la peur de l’amour et pourtant Jésus ignore ce paradigme pour sauver son ami Pierre. Il lui dit qu’il a douté, qu’il a peu de foi. mais il le sauve, parce que la petite foi de Pierre est suffisante.
La quatrième et dernière lecture se trouve au chapitre 16 :
En passant sur l’autre rive, les disciples avaient oublié de prendre des pains. Jésus leur dit: «Attention, méfiez-vous du levain des pharisiens et des sadducéens.» Les disciples raisonnaient en eux-mêmes et disaient: «C’est parce que nous n’avons pas pris de pains.» Jésus, le sachant, leur dit: «Hommes de peu de foi, pourquoi raisonnez-vous en vous-mêmes sur le fait que vous n’avez pas pris de pains ? Ne comprenez-vous pas encore et ne vous rappelez-vous plus les cinq pains des 5000 hommes et combien de paniers vous avez emportés, ni les sept pains des 4000 hommes et combien de corbeilles vous avez emportées?
Ces hommes de peu de foi sont devenus des héros de la foi. Ils ont cru qu’il suffisait d’un peu de foi pour mobiliser la toute-puissance de Dieu. Et c’est vrai pour nous aussi. Peu de foi, c’est suffisant !
Seigneur Jésus, merci pour ta disponibilité à nous aider, à nous accompagner dans nos journées, que celles-ci soient belles ou moins intéressantes. Tu nous écoutes et tu nous exauces malgré notre petite foi, car le peu de foi que nous arrivons à t’exprimer, te suffit largement pour nous déclarer ton amour. Amen !
Daniele Zagara, pasteur de l’église du Figuier à Tramelan, et collaborateur bénévole à RADIO R chaque dimanche dans l’émission Célébration.